samedi 19 décembre 2009

Ce dont je devrais vous parler si j'en avais le temps...

- La douce empoisonneuse
- Firmin
- L'ombre du vent
- Un don
- Le maître des Chreques
- Le pouvoir des cinq, tomes 1 à 3
- Le tailleur de pierre
- La comtesse de Ségur
- Le prince des voleurs
- Si jamais
- Nuits d'enfer au paradis
- La conspiration Merlin
- Malo de Langes, fils de voleur
- Journal d'un vampire, tomes 1 et 2
- Magasin général, tomes 1 à 4
- Three incestous sisters
- The ticking
...
Oui, mais voilà, je ne prends pas le temps... 
En espérant que ça change d'ici peu!

dimanche 4 octobre 2009

La route


Ce livre, on me l'a prêté. Je l'ai soupesé, ai vu qu'il ne faisait que 250 pages en poche, me suis dit : "pas de souci, je l'ai fini dans deux jours."
Deux semaines après, j'y suis encore.
Non pas que je le savoure. Loin de là. Mais j'ai peur de tourner les pages. De savoir ce qui va se passer, puisque la fin ne peut être joyeuse. Peur de frapper le sol après une longue chute dans l'obscurité.
J'explique : nous suivons deux personnages, l'homme et l'enfant, un père et un fils dans un voyage vers le sud pour fuir l'hiver. Un détail : ce sont des survivants d'une apocalypse dont nous ne savons presque rien, si ce n'est qu'elle a réduit le paysage en cendres, presque annihilé toutes formes de vie végétale ou animale en dehors de quelques humains malchanceux qui ne peuvent qu'agoniser en regardant l'extinction de ce monde.
L'homme et l'enfant parcourent donc la route, à la recherche de vivres, en contemplant le désastre. L'homme essaie d'oublier sa vie d'avant, les souvenirs cruels d'un monde verdoyant et lumineux. L'enfant, né après l'apocalypse, se contente de surveiller les méchants, de trouver à manger en échappant au cannibalisme. L'espoir est complètement absent du roman, si ce n'est dans le coeur du lecteur qui ose à peine y croire tant l'écriture est efficace dans sa noirceur. Le prix Pullitzer 2007 est amplement mérité, mais je ne pourrai dire si j'aime ce texte tant il remue de choses en moi...
Je suis actuellement dans l'un des rares passages ou la nourriture est présente, le refuge chauffé, l'impression de sécurité murmurée. Deux jours que j'ai posé le livre sur ma table de nuit, et qu'il m'attend, comme une bête tapie dans l'ombre. Je le finirai. Je prévois juste une semaine de plus. Et un tour dans un parc au soleil derrière.
La route, Cormac McCARTHY, Points, 2009 pour le poche, 252 pages (2008 pour le grand format Editions de l'Olivier)
Et pour les anglophiles : The Road, Knopf, 2006

édit du 22/11/2009 : Je l'ai fini il y a deux semaines déjà, et l'autre jour, en errant dans le métro, je suis tombée nez à nez avec l'affiche du film à venir. Le choc. Je n'irai pas le voir. Par contre, je tenterai de relire le livre dans quelques années. Un chef-d'oeuvre qui résonne douloureusement.

vendredi 2 octobre 2009

L'étrange vie de Nobody Owens


Encore un Gaiman, encore un coup de coeur, ça en deviendrait presque lassant... 

L'histoire commence après un triple meurtre. Oui, surprenant. L'assassin est dans la maison et cherche un bambin qui marche à peine pour finir le travail. Léger problème, le bambin en question est sorti de la maison, et s'est réfugié par hasard dans un cimetière ou un couple de fantôme en mal de rejeton décide de le protéger et de l'élever. Nobody comme le baptise le couple spectral Owens est alors accepté comme citoyen libre du cimetière. Bod grandit heureux, au milieu des ses amis : une sorcière brûlée vive, un vampire, une gouvernante Loup-Garou... Mais comme tout enfant, Bod est curieux, et veut voir ce qu'il y a de l'autre côté du mur. Il rencontre une fillette de son âge, Scarlett, et sors finalement de l'enceinte protectrice du cimetière pour la suivre... et pour le plus grand plaisir de l'assassin à la recherche de sa proie perdue depuis des années. La chasse est ouverte, les aventures peuvent continuer à pleuvoir...
Comme toujours Neil Gaiman sait manier la plume pour inventer des atmosphères tendres et dérangeantes, pour nous emmener dans son univers atypique, presque rassurant si ce n'était le loup caché dans le mur. Les personnages secondaires sont toujours aussi présents et bien peints : vouivre, goules, confrérie d'assassins... tout un monde complexe qu'on ne peut pourtant imaginer sans eux.
Et toujours, à la fin du roman cette peine joyeuse, cette boule dans la gorge et ce sourire aux lèvres...
Pas un seul livre de cet homme ne m'a déçue pour l'instant. Pari gagné encore une fois!

L'étrange vie de Nobody Owens, Neil GAIMAN, Albin Michel, collection Wiz, mars 2009, 311 pages
Et pour les anglophiles, The Graveyard book, Harper Collins Children's books, 2008

p.s. : billet préparé il y a six mois, et lâchement abandonné dans un coin...

mercredi 30 septembre 2009

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates


Ou pour être plus précis : Le cercle littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patates (titre apparemment trop long selon l'éditeur pour la couverture). 
Pour être honnête, c'est ce drôle de titre qui a tout d'abord attiré mon regard dans la librairie. Intriguée par la couverture un peu vieillotte, j'ai saisi l'ouvrage et ai jeté un coup d'oeil curieux sur le quatrième de couverture, puis sur la première page... et sur les cinq premières lettres. Car ce roman est épistolaire. Il nous expose les échanges entre Juliet, une jeune femme londonienne, écrivain mondain à ses heures perdues, et les habitants de Guernesey, lecteurs amateurs entre deux tourtes, après la seconde guerre mondiale. 
Comme toujours, il est difficile de parler d'un bouquin sans en révéler toute l'histoire, au cas ou quelques lecteurs égarés sur ce blog voudraient le lire. Attention, futurs lecteurs s'abstenir! 
J'ai beaucoup aimé le personnage de Juliet, mais l'ai trouvé un peu ridicule par sa naïveté. Est-ce de l'insouciance consciente pour éviter les souvenirs de la guerre? J'ai tendance à penser que le personnage principal est Elizabeth, lien entre tous, et omniprésente dans les lettres alors que seule absente physique du roman. Cette femme est érigée en héroïne de guerre. Elle représente (selon moi) le courage des anonymes, de ceux qui ont su trouver une certaine dignité humaine presque malgré eux dans cette période si particulière. 
Une chose est certaine, même s'ils se rapprochent parfois du type, les personnages sont l'un des points forts des lettres. On a envie de les rencontrer, de les inviter à boire un verre, de leur écrire pour savoir ce qu'ils sont devenus.
De plus, je trouve judicieux le choix de la période du roman.  J'ai beau être normande, je ne savais pas à quel points les îles anglo-normandes avaient pu être isolées pendant le conflit. On découvre au fil du récit l'occupation allemande, les sacrifices consentis par les habitants. Avec un tel pitch, La lecture peut paraître rébarbative. C'est compter sans l'irrésistible humour anglais dont les auteurs ont su ponctuer les lettres. Que ça soit dans les quelques épisodes de résistance, dans la timidité maladroite de certains personnages, ou le style très personnalisé de certains correspondants, le sourire est là. Les passages tristes et émouvants ne sombrent jamais dans le mélo, toujours éclairés par un clin d'oeil ensoleillé à la bonne odeur maritime de Guernesey. Les ruines sont encore fumantes... et pourtant l'espoir timide mais bien présent, la volonté de tout reconstruire, y compris la vie quotidienne, révèlent un optimisme rare dans les écrits sur cette époque. 
Je sais qu'il s'agit de fiction, et que le texte a été écrit avec soixante ans de recul. Mais c'est simple, quand j'ai fermé le livre j'avais une banane jusqu'aux oreilles, et je mes suis dit que je le relirai quand je n'aurai pas le moral.


Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, Mary Ann SCHAFFER et Annie BARROWS, éditions Nil, mars 2009, 391 pages.
Et pour les anglophiles : The Guernsey literary and potato peel pie society, The Dial Press/Random House, 2008

mardi 29 septembre 2009

Le retour!

Oui, ce blog est abandonné depuis déjà cinq mois. Oui, c'est une honte. Avec la rentrée arrivent les bonnes résolutions. C'est reparti pour un tour. Nous tenterons d'être plus présents, plus assidus lecteurs, et surtout, moins sérieux dans nos critiques! Re-bienvenue aux amis critiques amateurs qui veulent contribuer à la survie des têtes à livres.

Le deal est simple : pour tout livre lu à la maison, une billet sur le blog de minimum cinq lignes. 

C'est reparti pour un tour les amis!

lundi 18 mai 2009

Animal'Z

ou comment j'ai définitivement rompu avec Enki Bilal, 
par le Puceron zélé

   
Titre aguicheur je le reconnais mais qui vous incitera peut-être à lire ce qui va suivre. 

Avertissement aux admirateurs de ce grand monsieur, les lignes à venir ne vont pas vous faire plaisir. 

Je n'ai rien contre ce grand nom de la bande-dessinée que je respecte et que je remercie pour nous avoir offert "La trilogie Nikopol", Bleu Sang et Le sommeil du monstre qui est à mon sens le meilleur album que l'artiste ai jamais créé. Je me suis donc procuré il y a quelques semaines son dernier ouvrage. L'épisode de la quadralogie du Monstre étant terminée, j'ai eu hâte de voir si l'auteur pourrait raviver mon enthousiasme d'antan avec le début de cette nouvelle série. 

Première impression: le style de l'artiste se reconnaît facilement, l'animal comme l'homme expriment côte à côte la puissance, la grâce et la beauté. Une question en découle alors: va-t'il s'agir d'une histoire d'hybridation (thème récurrent dans les albums de Bilal, souvenez-vous avec la mouche du sommeil du monstre)?  Dans son prologue Bilal annonce la couleur : la planète Terre est touchée par un grave dérèglement climatique où chaque espèce lutte pour sa propre survie. Les Hommes tentent quant à eux de se réfugier par la voie des mers vers d'hypothétiques régions épargnées du globe en tentant de rejoindre l'un des chemins qui y mènent: le détroit D17. 
Comme vous l'avez compris, c'est pas la fête au village et ils ont pas fini d'en ch....  

Dans les premières planches l'auteur plante le décor avec une couleur dominante bleue-grise crasseuse, représentative de la composition atmosphérique et sous-marine reflétant une ambiance suffocante. Comme à son habitude il mélange plusieurs scènes se déroulant simultanément déroutant ainsi un peu le lecteur sur la localisation des personnages. Mais c'est ce qui fait tout le charme du style de l'artiste. On découvre ainsi des êtres mi humain-mi dauphin, un ancien agent d'assurance associé à l'invention de l'eau en poudre, un scientifique avec une nageoire en guise de pied, une famille cannibale, des cowboys solitaires récitant du Théophile Gauthier ou du Shakespeare, un hippocampe et un homard robots... Tout ce petit monde évoluant en bord de côte ou en pleine mer entourée d'un ciel où gravitent des tortues et des mollusques volants. On devine bien vite leur destination commune, le fameux détroit. Leurs chemins vont-ils se croiser? 
Je ne vous révèlerai pas toute l'histoire, toujours est-il qu'à la fin de l'aventure j'ai eu la désagréable impression de rester sur ma faim. Non pas parce que j'aurais aimé connaître la suite de l'histoire mais parce que malgré un début prometteur, le scénario ne m'a pas transporté. Leur voyage vers l'Eldorado n'a pas éveillé ma curiosité, pire je me suis ennuyée. La beauté froide et la mine grâve des personnages ne m'ont pas évoqué le charisme de ceux d'un autre album du même auteur que je ne reciterai pas. 
Donc vous l'aurez deviné: j'ai été très déçu plaçant peut-être un peu trop d'espoir dans ce nouvel ouvrage. Mais surtout, que cela ne vous empêche pas de le lire, vous pourrez ainsi me faire partager votre ressenti sur ce nouvel album. 

Allez, sans rancune et bonne lecture!

dimanche 29 mars 2009

Twilight

ou comment je me suis laissée prendre au jeu...



Je me suis décidée à lire ces bouquins le mois dernier pour une seule raison : la série était en tête des ventes. Et, ma bonne conscience professionnelle me poussant, malgré mes préjugés bien ancrés envers le pseudo-romantisme gothique à l'eau de rose pour adolescentes à peine pubères, je suis allée chez un célèbre libraire parisien me chercher ce premier tome à prix réduit. Première surprise, il n'y avait qu'un seul tome en occasion. Deuxième surprise, le nombre de jeunes filles et de moins jeunes (de mon âge pour être précise) qui tournait autour de la table. Troisième surprise, la beauté graphique des couvertures. Là, j'ai commencé à me poser des questions. 
J'ai donc embarqué l'unique exemplaire étiqueté de jaune sous les yeux furieux de demoiselles qui n'avaient pas pensé à soulever la pile de livres, et ai commencé à le lire dans le métro. Premières impressions : ennui, envie de corriger la syntaxe au crayon rouge, soupirs devant les calques évidents de l'anglais, violent désir de secouer Bella la niaise, rictus moqueur face à Edward le petit vampire... Pour résumer, comme vous l'aurez compris, grosse déception. 
Malheureusement, je suis une fan inconditionnelle d'Anne Rice. Et j'aime beaucoup Tanith Lee. Alors les vampires qui s'exposent au soleil sans crainte, qui tombent follement amoureux d'une adolescente maladroite et qui ne révèlent aucune profondeur sous leur apparence de jeune premier, très peu pour moi. Sauf que...
Après avoir mâché ma chique de déception pendant deux bonnes semaines, après avoir regardé le film de façon tout à fait (il)légale - la bande annonce m'ayant presque fait sortir de la salle en ricanant-, film qui a confirmé ma première impression d'ennui, je me suis trouvée un soir sans rien à lire après une dure journée de labeur. Avec cette envie grandissante de me mettre un bouquin "vite lu vite digéré" sous les canines. J'ai eu envie de savoir ce qui allait arriver à nos deux énergumènes.
 
Le deuxième tome récupéré lui aussi en occasion a comblé le trouble compulsif... et a laissé comme un léger vide derrière lui une fois digéré. J'ai mis plus de temps à le lire, n'hésitant aucunement à le poser voire le fermer, pire à le feuilleter devant la télévision, ce que je n'ai pas fait depuis mon dernier Mary Higgins Clark en première, c'est dire. Mais, il y a toujours un mais, chose énervante avec les séries "macdonaldiennes", on reste sur sa faim, et bien évidemment, toujours à la fin du bouquin. Fin qui ne résout aucunement le dilemme cornélien de l'héroïne ("je l'aime, il est immortel, il m'aime, je suis mortelle, un problème? Tiens, si je me mettais dans une situation impossible pour qu'il vienne me sauver ou me pleure à jamais en cas d'échec de la première solution?..."). Fin qui nous invite bien innocemment à feuilleter le début du tome suivant. Fin qui nous traîne à l'aide de la corde rouge (oui, c'est bien plus voyant qu'un fil blanc) traversant toute l'histoire vers les prochaines aventures subtilement suggérées... (un loup-garou? un vampire sur le retour? tiens donc, un remake d'Underworld en vue?)... 
Bref, je suis allée me chercher ma dose : le troisième et le quatrième tome ont fini dans mon sac, parce que soyons honnêtes, je n'allais pas encore faire un aller-retour non assumé vers cette maudite table. 
Et là, surprise! le troisième tome commence à approfondir la psychologie des personnages secondaires (et principaux, pas trop tôt). Les péripéties s'enchaînent sans trop de difficultés, on voit le bout du tunnel marécageux des deux premiers tomes s'éclaircir. Mais j'avoue que le plaisir n'est vraiment arrivé qu'au quatrième tome.
 
Après un début presque idyllique, une petite plongée dans le gore s'amorce lorsque notre héroïne bien pensante se retrouve dans une situation à laquelle elle aurait dû penser avant de coucher avec un vampire (oups, j'en ai trop dit...). Le ton devient épique, et la fantasy pointe enfin le bout du nez à travers les vies et conflits des personnages secondaires, puis par les choix de nos deux tourtereaux innocents (admirez la litote ou la tournure ironique... j'hésite). 
Finalement, je réalise en tournant la dernière page, que m... alors, moi aussi je suis tombée dans le piège d'une série au plan marketing très efficace... et qu'on ne m'y reprendra plus... avant la prochaine fois.

Pour résumer, si vous avez du temps à perdre dans le train ou sur la plage, que vous voulez lire un texte ne demandant pas beaucoup de réflexion ni de recul et encore moins de concentration, ces livres vous intéresseront. Ils permettent de mettre en valeur d'autres livres au contenu plus fouillé, et surtout, ils amènent de jeunes lectrices aux soeurs Brontë, des oreilles à Debussy, et des groupies à Cédric Diggory (si vous voyez le rapport, c'est que comme moi, vous êtes atteints de nerderite aigüe, et que vous lisez et regardez trop de romans et films pour adolescents...).

Des livres que je conseille, donc, car ils sont à la littérature ce que les films grand spectacle sont au cinéma : un moyen de se reposer et d'apprécier davantage les films d'auteurs.

Fascination, Tentation, Hésitation, Révélation, Stephenie Meyer, Hachette Jeunesse, collection Black Moon, 2005 à 2008.

lundi 16 mars 2009

Brisingr

Au départ quand j'ai commencé cet article, je lisais le livre en anglais... des mois plus tard après une courte pause bloguesque mais pas professionnelle, je l'ai croisé au supermarché du coin (quelle honte, je ne suis même pas allée chez mon petit libraire) et hop dans le caddie... j'applaudis encore mon geste. 
J'ai passé mon samedi assise dans le fauteuil à dévorer les dernières aventures d'Eragon et de Saphira. Mais pas seulement. J'ai aussi retrouvé avec joie les personnages secondaires et ai tremblé, frémi, ri et pleuré devant leurs déboires. Eragon, se déshumanisant peu à peu, laisse la place à une quantité de second rôles tous plus riches les uns que les autres. Ils sont l'un des points forts de ce cycle. Paoloni a su donner une profondeur psychologique à chacun d'entre eux, sans que l'on oublie pour autant l'intrigue principale. Ni gentils, ni méchants, chaque personnage est en proie à des doutes et à des réflexions qui justifient ses choix. 
La complexité politique de ce troisième tome est le deuxième point fort de l'écriture. J'ai rarement vu en "jeunesse" autant de richesses et de nuances dans les liens se nouant entre les différents peuples. Chacun a sa spécificité et sa propre façon de penser, qui divergent le plus souvent de celles des humains (les Vardens). Tout comme pour les personnages, le manichéisme est évité avec brio, et on se prend à se demander quels seraient nos choix dans les mêmes situations. 
Enfin, les décors mis en place dans les deux premiers tomes s'affinent, les langages crées (nain, elfique..) sont différents des pâles copies tolkieniennes que l'on trouve habituellement en heroic-fantasy.
Ce tome devait initialement être le dernier de la trilogie. Mais le jeune écrivain, emporté par l'univers qu'il a crée et qui le dépasse désormais, a dû envisager un quatrième volume pour finir son cycle. Tant mieux. Car s'il confirme ici le talent qui affleurait dans Eragon et L'Aîné, il prouve aussi qu'il sait écrire. Par un lyrisme digne des plus grands du genre, une violence épique dans les aventures et dans l'écriture, le jeune Paolini prend des galons au sein d'une littérature de fantasy plus généraliste. Je ne serais pas étonnée de voir une version avec une couverture "adulte" de ce tome.
Contrairement à d'habitude, je ne vous résumerai pas les péripéties ô combien complexe de ce tome. Je ne veux pas vous gâcher la surprise avant que vous vous soyez procuré le premier livre (désormais disponible en poche). 
Croyez-moi, l'envie de lire la suite vous saisira... 

Brising, cycle de "L'Héritage", tome 3, Christopher PAOLINI, éditions Bayard, Mars 2009, isbn 9782747014564

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