Après une semaine professionnelle ardue, et personnelle convalescente, me voici comme (presque) prévu avec de nouveaux livres.
Il y a quelques temps, un peu agacée par les derniers prix littéraires adultes, je me suis penchée sur le choix des lycéens pour leur Goncourt 2010.
Le titre avait déjà titillé ma curiosité. La quatrième de couverture m'a convaincue (oui, une quatrième de couv bien faite, c'est rare). La lecture a achevé de me convaincre.
Comme je n'ai pas envie de palabrer pendant trois heures, voici un bref j'aime/j'aime pas qui je l'espère vous donnera envie de feuilleter ces quelques pages d'évasion.
J'aime :
- l'histoire : Michel-Ange qui fuit l'Italie après une querelle avec le pape pour aller construire un pont pour le sultan Bajazet à Constantinople.
- l'atmosphère : entre le dépaysement de l'orientalisme et celui de l'histoire, on se perd avec plaisir dans un monde étranger et en même temps familier.
- le questionnement sur la création : homme, peintre, poète, les héros hésitent entre désirs concrets et absolu, réalité matérielle et aspirations poétiques... un écho particulier dans ma caboche de lectrice.
- l'écriture : très littéraire (parfois même presque précieuse), elle sait aussi devenir charnelle et violente quand le récit en a besoin. Elle nous embarque vite et bien.
- les personnages secondaires de Mesihi et de la chanteuse : ce sont à mon avis eux, les vrais personnages forts de l'histoire. En tout cas, ils m'ont émue et marquée.
Je n'aime pas :
- la brièveté du bouquin : 154 pages, ça se lit très vite. Et certains passages manquent d'approfondissement.
- la fin trop rapide : j'aurais aimé plus de détails, même si j'aime faire travailler mon imagination (et mon ordi pour avoir des précisions historiques sur Michel-Ange).
- la semi-présence des personnages secondaires : particulièrement celui de Mesihi, qui aurait peut-être mérité un plus grand nombre de pages. Mais j'ai conscience que c'est justement la brièveté de ses apparitions qui le met en lumière.
Bilan : un bon choix des lycéens qui, eux, savent encore lire et reconnaître l'émotion quand ils la croisent. Un livre qui se lit vite, et qui a un petit goût de reviens-y.
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Mathias Enard, 160 pages, Actes Sud, août 2010
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