Au départ quand j'ai commencé cet article, je lisais le livre en anglais... des mois plus tard après une courte pause bloguesque mais pas professionnelle, je l'ai croisé au supermarché du coin (quelle honte, je ne suis même pas allée chez mon petit libraire) et hop dans le caddie... j'applaudis encore mon geste.
J'ai passé mon samedi assise dans le fauteuil à dévorer les dernières aventures d'Eragon et de Saphira. Mais pas seulement. J'ai aussi retrouvé avec joie les personnages secondaires et ai tremblé, frémi, ri et pleuré devant leurs déboires. Eragon, se déshumanisant peu à peu, laisse la place à une quantité de second rôles tous plus riches les uns que les autres. Ils sont l'un des points forts de ce cycle. Paoloni a su donner une profondeur psychologique à chacun d'entre eux, sans que l'on oublie pour autant l'intrigue principale. Ni gentils, ni méchants, chaque personnage est en proie à des doutes et à des réflexions qui justifient ses choix.
La complexité politique de ce troisième tome est le deuxième point fort de l'écriture. J'ai rarement vu en "jeunesse" autant de richesses et de nuances dans les liens se nouant entre les différents peuples. Chacun a sa spécificité et sa propre façon de penser, qui divergent le plus souvent de celles des humains (les Vardens). Tout comme pour les personnages, le manichéisme est évité avec brio, et on se prend à se demander quels seraient nos choix dans les mêmes situations.
Enfin, les décors mis en place dans les deux premiers tomes s'affinent, les langages crées (nain, elfique..) sont différents des pâles copies tolkieniennes que l'on trouve habituellement en heroic-fantasy.
Ce tome devait initialement être le dernier de la trilogie. Mais le jeune écrivain, emporté par l'univers qu'il a crée et qui le dépasse désormais, a dû envisager un quatrième volume pour finir son cycle. Tant mieux. Car s'il confirme ici le talent qui affleurait dans Eragon et L'Aîné, il prouve aussi qu'il sait écrire. Par un lyrisme digne des plus grands du genre, une violence épique dans les aventures et dans l'écriture, le jeune Paolini prend des galons au sein d'une littérature de fantasy plus généraliste. Je ne serais pas étonnée de voir une version avec une couverture "adulte" de ce tome.
Contrairement à d'habitude, je ne vous résumerai pas les péripéties ô combien complexe de ce tome. Je ne veux pas vous gâcher la surprise avant que vous vous soyez procuré le premier livre (désormais disponible en poche).
Croyez-moi, l'envie de lire la suite vous saisira...
Brising, cycle de "L'Héritage", tome 3, Christopher PAOLINI, éditions Bayard, Mars 2009, isbn 9782747014564
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